
Joalyne Debar
Bonjour, je m’appelle Joalyne, j’ai 20 ans et j’habite actuellement à Premierfait (10170), à quelques kilomètres d’Arcis-Sur-Aube.
Explique-nous ton parcours scolaire, tes études, diplômes ?
J’ai vécu une scolarité normale malgré mes handicaps (je suis malentendante et dysphasique) , de la maternelle au collège.
Après le collège, j’ai pu me diriger vers un lycée agricole privé et suivre un bac professionnel en Gestion des Milieux Naturelles et de la Faune (GMNF). Je suis passionnée par la nature et j’ai toujours soif d’apprendre de nouvelles choses.
Malgré ma surdité ainsi que mes difficultés à communiquer, je reste une personne sérieuse et déterminée dans tout ce que j’entreprends.
Par la suite, le corps enseignant m’a conseillé de m’orienter vers une seconde générale puis un Bac en Sciences et Technologies Agronomie du Vivant (STAV), en lien avec ma passion pour la nature.
J’ai ensuite poursuivi mon parcours vers un BTS en Gestion Protection de la Nature (en Haute Marne) mais qui n’a malheureusement pas abouti. Mes notes étaient bien trop fragiles et ma surcharge de travail m’a fait prendre conscience que j’avais besoin de plus de temps pour travailler et réaliser les travaux individuels ou en groupe, demandés.
Quelles sont tes passions dans la vie ?
Ma principale passion est le dessin. J’adore créer et réaliser des impressions 3D, des perles Miyuki (tissages de perles à la main).
Je suis fan de la culture japonaise et des cosplay (des costumes, réalisés parfois à la main, pour représenter un personnage fictif).
J’aime jouer de la guitare également…
Comment cette passion est-elle née ?
La passion pour dessiner est venue à l’école primaire. La consigne était de dessiner ce que nous nous chérissions le plus comme moment passé (en famille, entre amis). Je me souviens avoir dessiné des orques, j’étais passionnée par la nature sous-marine.
Beaucoup ont apprécié mes capacités ainsi que mes efforts en dessin. Ma passion s’est intensifiée avec l’apparition du club Manga au collège.
Je me suis améliorée et persistait malgré les critiques différentes des gens autour du dessin.
Quelles sont tes influences, tes inspirations ?
Mes influences avant les réseaux sociaux, ont été le club manga au collège.
C’est grâce à ce club que j’ai pu rencontrer beaucoup d’amis ayant la même passion pour les mangas et la culture japonaise.
Chaque année, plusieurs établissements scolaires faisaient participer un bon nombre d’élèves à un concours de manga. Chaque élève était libre de représenter un personnage de manga sous format de dessin, sculpture, cosplay etc.
Je m’inspire aussi d’artistes sur les réseaux sociaux comme une artiste Alsacienne que j’apprécie pour sa colorisation sur ses dessins. Je suis très curieuse et j’aime m’ouvrir aux nouvelles choses.
Quelles techniques utilises-tu ?
J’utilise beaucoup la tablette graphique qui est reliée à l’ordinateur. J’utilise Krita ou Clip studio Paint comme outils.
Pour le dessin traditionnel, ce sont des marqueurs Chameleon, très pratiques pour les dégradés, l’aquarelle, aérographe, etc.
Je m’inspire beaucoup de ce que je peux voir sur les réseaux (Pinterest) dans les jeux, animés, figurines articulées.
Pour les créations de perles miyuki, que je confectionne moi-même, j’utilise un logiciel qui se nomme BeadTool4.
Pour mes impressions 3D, j’utilise Blender et Fusion 360.
Tes futurs projets créatifs ?
Je souhaiterais continuer à dessiner tout ce qui m’inspire, débuter un webtoon/manga et réaliser mon premier cosplay de mes propres mains.
Quel est ton projet professionnel ?
Mon projet professionnel est de trouver un travail qui touche à la créativité. Tel que storyboarder ou designer graphique.
Comment vois-tu l’avenir ?
Je compte rester fidèle à moi-même et toujours faire mes propres choix, peu importe l’opinion des autres.
Le dessin, l’art sont peut-être considérés comme inutiles mais plus les années passent et plus je me persuade que tout a sens, même si beaucoup de personnes considèrent que le dessin, l’art ne sont pas assimilés à du travail. Chacun est libre d’avoir son avis.
C’est certes un rêve pour certains, une voie pour d’autres, mais je pense surtout qu’on nous restreint sur notre chance de poursuivre notre rêve. Il faut tenter et vivre au jour le jour. L’important est de prendre soin de soi, et choisir la voie qui nous correspond le mieux.
A ton avis, qu’est-ce qui te bloque aujourd’hui ?
Ce qui me bloque aujourd’hui c’est le permis. J’ai pris du retard dans les leçons de conduite car j’étais très concentrée dans mes études.
Sans permis, il est compliqué de prendre son indépendance et faire des études loin de chez soi.
Peux-tu nous dire ce que la mission locale t’a apportée depuis que tu es suivie ?
J’ai repris confiance en moi. J’ai également rencontré beaucoup de personnes qui partagent la même passion que moi. Je peux partager et recevoir différentes techniques artistiques. La Mission Locale et les conseillers m’ont apporté plus de connaissances, notamment dans divers métiers en lien avec l’art.
Si ta conseillère avait une baguette magique, que demanderais-tu ?
De toujours proposer des ateliers aux jeunes sur différent sujets.
Cela me permettrait de vaincre ma timidité afin de me sociabiliser davantage que ce soit entre jeunes et/ou adultes mais aussi avec le monde extérieur.
Le mot de la fin ?
Pour conclure, je tiens à remercier les personnes qui m’ont encouragée à continuer dans cette voie et tout les professionnels de la mission locale de m’avoir aidée à avancer, plus particulièrement, ma conseillère, qui est très à l’écoute de mes projets, peu importe les difficultés que j’ai rencontrées.





Créations de Joalyne.